Pains à la poêle à la cannelle et au cacao.

Voilà, 

J’ai mis du temps mais je vous laisse ici la recette de bannique au chocolat que j’ai faite il y a quelques jours et que vous avez été plusieurs à me demander. 

Comme je le dis souvent, pour notre famille, ce qui fonctionne en alimentation c’est  »the simpler, the better ». Avec une famille nombreuse, les cas de  »Moi j’aime pas ça! » sont nombreux (c’est normal, c’est correct, on ne force jamais quelqu’un à manger quelque-chose qu’iel n’aime pas), mais on veut en éviter le plus possible.

Après avoir passé la phase de faire trois repas par repas (…), et suggéré de sauter le repas non-aimé afin de manger au suivant (en essuyant maintes et maintes crises de plus), j’ai décidé de viser les repas que TOUS mes enfants aimaient, et de ne faire que ceux-là, quitte à les refaire assez souvent pour qu’ils n’en veulent plus et acceptent de goûter à autres choses. 😉 (C’est une blague, on a quand même plus de 5 recettes dans notre liste de favoris familiaux! En plus, on a aussi la règle que chacun doit au moins goûter, quand on sert un nouvel aliment ou qu’on l’apprête différemment). Bref, cet exercice m’a aussi permis de donner plusieurs livres de recettes et de faire un gros ménage dans mes accessoires de cuisine. J’ai appliqué des principes minimalistes et à la Marie Kondo, en me disant que si  »it doesn’t spark joy », ben c’est clair qu’ils le mangeraient pas, donc que j’avais pas besoin de garder des moules-ronds-pour-faire-des-oeufs-comme-les-restos-qui-fittent-parfaitement-dans-un-pain-que-j’arrive-jamais-à-faire-parfaitement-rond-de-toute-façon! So out those things went, et je ne m’en suis sentie que soulagée!

Alors! Une des recettes qui est la plus simple et la plus malléable selon moi, c’est la recette de bannique! 

La bannique est une sorte de pain plat, fait avec de la farine sans levain, du saindoux, du sel et de l’eau. Elle est notamment à la base de l’alimentation des premiers colons européens de l’Amérique du Nord. Il existe tout un éventail de recettes pour ce type de pain. Chaque famille y met sa touche personnelle et en fait une partie intégrante de leur tradition familiale.

Je vous donne donc la recette d’une des variantes qui plaît à mes enfants. 

Ingrédients:

  • 400 g. de farine de votre choix.
  • Une pincée de sel.
  • 2 c. à soupe de levure instantanée (poudre à pâte)
  • 1/2 t. de sucre au choix.
  • 2 c. à soupe de cannelle moulue ( plus si vous aimez que le goût de cannelle soit bien présent)
  • 2 c. à soupe de poudre de cacao.
  • 1 1/4 t. d’eau.
  • 1/4 t. d’huile végétale au choix (une huile qui ne goûte pas, de préférence).

 

Mélangez les ingrédients secs ensembles, mélangez-les.

Ajoutez ensuite l’huile et l’eau et mélangez avec une cuillère de bois jusqu’à ce que la pâte forme une boule. Jetez de la farine sur votre plan de travail, videz-y votre pâte, et terminez de pétrir à la main, jusqu’à ce que vous ayez une boule de pâte homogène qui se tient bien. 

Coupez la en deux, puis en deux, puis en deux… Jusqu’à ce que vous obteniez environ 16 à 20 morceaux de pâte, selon que vous les vouliez plus gros ou plus petits. 

Abaissez chaque morceau avec la paume de la main. 

Quand tous vos morceaux sont prêts, faîtes chauffer de l’huile dans une poêle et faites cuire les pains d’un côté environ 1 ou 2 minutes. Quand ils commencent à dorer, retournez-les et ajoutez à nouveau un peu d’huile afin que votre poêle ne soit pas sèche. Cuisez le deuxième côté jusqu’à ce qu’il soit doré aussi. 

Si vous ne les faîtes pas assez cuire, la pâte sera crue au centre. Si vous les faites trop cuire, vous devrez manger des céréales pour déjeuner! 😉 

Recommencez jusqu’à ce que tous les pains soient cuits. Servez.

Comme les pains auront gonflés en cuisant, vous pourrez les couper en deux sur l’épaisseur et les beurrer comme du pain tranché, si vous le voulez.

Voilà. 

Cette recette est malléable à souhait comme je le disais. Donc vous pouvez y ajouter des raisins secs si vous en voulez, des canneberges séchées, de l’essence d’orange, de la vanille, la faire sans cacao, etc. 

Elle m’aura sauvé la vie plus d’un matin depuis que nous avons emménagé dans la nouvelle maison, puisque le four n’est pas fonctionnel et que nous n’avons toujours pas réussi à le remplacer! Donc faute de cuire le pain au four, on le cuit à la poêle! 

Je vous souhaite un bon appétit avec vos petits! (Ou vos grands!)

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Demain, on fêtera Lammas!

Demain, le 1er Août, on fêtera Lammas! Vous connaissez?

Lammas (ou Lughnasadh), est aussi appelée la fête des moissons dans la plupart des civilisations. You know, le fameux Harvest festival?!  Elle a été nommée Lughnasadh en l’honneur du Dieu celte Lugh, dieu solaire. Chaque coin de l’Europe occidentale apporte à la légende sa saveur particulière, avec des variantes plus ou moins importantes au sujet de la célébration.

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Son origine remonte au temps où les récoltes tenaient une place capitale de survivance, dans la vie de tous et de toutes. Les gens célébraient Lammas en l’honneur de la première récolte de céréales. D’où le symbole de la gerbe de blé pour la représenter.

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Effectivement, la période de la fin Juillet-début Août, est celle où les jardins, les champs, et la Terre en général, nous offrent les premières récoltes abondantes. Les champs qui ont poussé, à perte de vue, durant tout l’été, vont maintenant être coupés, et permettre aux bêtes et aux Hommes d’être nourris durant l’hiver.

Malgré l’industrialisation et les méthodes de conservation des aliments qui se sont améliorées et qui sont surtout plus nombreuses qu’auparavant, la consommation de pain qui était jadis un aliment de base, a peu changée. Le pain est encore un des aliments les plus consommés au monde. Sa fabrication ne se fait plus au quotidien ou de façon hebdomadaire pour bien des familles, mais que nous fassions partie de ceux qui boulangent pour les leurs, qui achètent un pain frais au commerçant du coin ou qui rapportent des caisses de pain à l’avance pour les congeler, le grain, lui, pousse encore dans les champs! Et malgré que le labeur d’autrefois ne soit plus le lot de toutes les familles, les agriculteurs travaillent encore d’arrache-pied pour faire tourner l’agriculture la plus répandue en Amérique du Nord. Cela étant dit, la majorité de ces céréales sont ensilées et servent à nourrir les troupeaux de bêtes qui finiront dans des assiettes elles aussi… Il faudra éventuellement prendre au sérieux les conséquences environnementales que de telles pratiques impliquent. Mais c’est une autre histoire. Nous y reviendrons une autre fois…

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En vous écrivant, et chaque année à cette date, j’ai des souvenirs des histoires que mes grands-parents me racontaient, de l’époque où ils travaillaient aux champs avec leurs propres parents, du temps où ma grand-mère aidait sa mère à mettre les ingrédients dans le pétrin pour faire assez de pain pour leur famille nombreuse, du temps où il ne suffisait pas d’aller à l’épicerie ou à la boulangerie pour avoir une miche toute prête. Ces histoires ont doré les moments de mon enfance et même de ma vie d’adulte. Aujourd’hui, c’est moi qui les raconte à mes enfants quand on prépare le pain ensembles… Un cycle perpétuel que je ne voudrais briser pour rien au monde!

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De nombreuses traditions se sont développées à partir de la signification que prenait la gerbe de blé selon les différentes régions du monde, en plus de la date du festival qui change, selon l’Hémisphère dans lequel on se trouve.

Mais une chose est certaine, c’est que la fête des moissons est un événement rassembleur depuis des milliers d’années. Et toutes les sociétés ainsi que toutes les religions, en ont eu et en ont, leur propre version, à quelques différences près.

Ce qui ne change pas d’une époque et d’un groupe à l’autre? La gratitude. La reconnaissance. Le partage. L’abondance. La musique. La joie. Le festin.

Rendre grâces à la Terre pour l’abondance qu’elle offre. Peu importe notre religion.

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Parce que c’est non seulement un don, mais à l’époque où nous vivons, c’est aussi une chance… Avoir la possibilité de remercier et de rendre grâces, avoir assez à manger pour considérer l’abondance, n’est malheureusement pas donné à tout le monde… L’importance du partage prend tout son sens ici quand on y pense un peu…

Et vous? Allez-vous fêter Lammas? Avoir une pensée, en silence, en mangeant votre repas demain soir, pour la provenance de ce qui se retrouvera sur votre table? Partager les fruits de vos récoltes avec vos voisins et ami-e-s? Avec votre famille? Allez-vous commencer à remercier pour ce qui vous est offert si généreusement si vous ne le faisiez pas déjà? Allez-vous planter une graine d’un des fruits que vous aurez consommé, afin de perpétuer le cycle infini?…

Peu importe votre confession, (ou non-confession), je vous souhaite à tou.te.s, un joyeux Lammas!

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Du pain pour pas cher.

Il y a un moment déjà, j’avais publié la recette de pain que je faisais à l’époque. Très bon pain. Mais j’ai changé de recette. Je voulais vous partager la nouvelle. Et vous dire pourquoi j’en avais changé.

Premièrement, la première recette était plus longue. Celle-ci est plus rapide. Ce qui est un avantage considérable, surtout quand on se dit que comme c’est très long faire du pain, qu’on est aussi bien de payer les quelques dollars qu’il coûte à l’épicerie du coin. Avec cette recette, qui ne prend pas 2 heures, et qui embaumera la maison d’une délicieuse odeur de pain chaud, on aura toutes les raisons de faire notre pain plutôt que de l’acheter au coin! Le temps étant précieux, se donner le luxe de faire son propre pain sans y passer une journée entière est possible et accessible à qui le souhaite.

Deuxièmement, après plus de 15 années à  faire du pain, je peux dire que j’en ai essayé des recettes! Celles du cercle des fermières, de Ricardo, de ma grand-mère, d’anciens livres de recettes… Tout dépendant de quels sont nos critères quand on cherche une recette, on en choisira une qui donnera un goût plus acidulé au pain, une qui demande moins de temps de levée, une qui est facilement modifiable pour faire du pain aux raisins ou au fromage, etc. Celle-ci en est une qui donne un bon pain qui se tient bien, avec une croûte juste assez mince pour ne pas se défaire la mâchoire dessus, avec lequel il est facile de faire un pain à sandwich (par exemple) et elle est facilement modifiable pour en faire d’autres types de pains, comme je disais plus haut.

Troisièmement, les conseils qui l’accompagnent sont pleins de bon sens et aident à comprendre ce qu’il est nécessaire de savoir quand on fait notre pain et à quoi faire attention.

Ensuite, le coût de revient. Cet argument ressort vraiment souvent quand on me demande pour quelles raisons je me casse la tête à faire mon pain. Tout d’abord, je ne me casse pas la tête. Faire mon pain, faire DU pain, est un réel plaisir! Dans la catégorie  »joindre l’utile à l’agréable », c’est probablement ce qui vient en tête de liste je dirais! Mais faisons le calcul un instant: un pain  »régulier » de type villagio ou d’italiano à l’épicerie, coûte entre 3 et 4$ l’unité. Si on parle des emballages en duo, ils sont plus de 5$, ce qui revient tout de même à plus de 2,50$ chaque pain. En faisant mon pain, le prix de la farine, de la graisse, du sucre et de la levure mis ensembles, est de 21$. Avec la quantité d’ingrédients que j’ai, je peux faire 5 recettes de 4 pains, soit 20 pains. Chaque pain me coûte donc environ 1$. L’économie est substantielle quand on pense qu’un pain du marché dure environ 2 jours dans la majorité des familles avec enfants. Si on étire les maths encore un peu, juste pour se faire plaisir, ça reviendrait à dire que pour une seule semaine, il faut une moyenne de 5 à 8 pains par famille. Gardons 5, pour faire un chiffre rond. En achetant à l’épicerie, le  »budget pain » d’une famille serait donc de plus de 15$ par semaine. Pour le même prix, j’ai du pain pour le mois! C’est toute une économie!

Enfin, la qualité des ingrédients. Les listes d’ingrédients épouvantablement longues et trop souvent indéchiffrables des produits d’épicerie font de plus en plus les manchettes et ce n’est malheureusement pas pour leur donner bonne réputation. L’industrialisation, la nécessité de faire du profit pour les entreprises, les temps de conservation de plus en plus longs des produits, nécessitent des  »ingrédients » qui ne poussent ni dans mon jardin, ni dans celui de qui que ce soit, et qui ne se retrouvent pas dans la nature non plus. Sans jouer les granos ou les bio-power, j’aime savoir ce que je mange, et j’aime que ça ait une origine naturelle. Manger du pain dont le blé a été arrosé par je ne sais quel pesticide et insecticide cancérigènes, en plus de tous les agents chimiques ajoutés en guise d’agents de conservation, de la farine blanchie chimiquement pour que le pain ait l’air aussi blanc qu’un traitement de blanchiment du dentiste, doublé du plastique dans lequel on me vend mon pain, tout ça c’est non merci pour moi. La simplicité des ingrédients utilisés à la maison, le fait qu’ils soient tous d’origine naturelle, connue et identifiable, et qu’il soit aussi possible de les choisir bios si on le souhaite, me convainquent de la valeur augmentée de chacun de mes pains, m’assure de leur fraîcheur et de leur qualité, sans oublier le vrai bon goût qu’ils ont qui ne se retrouve jamais dans ce qui est vendu sur les tablettes.

Pour terminer, avant de vous donner cette délicieuse recette et ses judicieux conseils, je tiens à donner le crédit de cette trouvaille à qui de droit. Dans mon cheminement vers l’autosuffisance, j’ai récemment fait la découverte d’un groupe merveilleux, tenu par une femme vraiment inspirante et rassembleuse. Cette recette lui appartient. Marie-Eve travaille vraiment très fort pour partager ses connaissances sur l’autosuffisance, il est donc important que le crédit de son travail lui revienne. Je vous mets donc le lien vers son site internet, Simple Nature, ainsi qu’un de ses groupes facebook, Autosuffisance Québec, qui sont des outils qui m’ont été on ne peut plus utiles et bénéfiques dans ma démarche d’autosuffisance. Je vous invite à aller visiter ses pages si ce mode de vie vous fait de l’oeil.

Voici donc cette nouvelle recette de pain blanc maison, qui fait le bonheur de ma famille depuis plusieurs semaines déjà! * Sachez que la recette se double facilement, et que tous les ingrédients se substituent par des ingrédients bio.

Pour 4 pains, vous aurez besoin de:

  • 1/2 t d’eau tiède
  • 1 c.à thé de sucre
  • 2 1/2 c. à soupe de levure active (granules) ou 2 sachets
  • 4 t d’eau tiède
  • 3 c. à soupe de sucre
  • 3/4 c. à soupe de sel
  • 3 c. à soupe d’huile végétale ou de graisse fondue
  •  environ 10 à 12 t de farine non blanchie.

1- Dans une tasse ou un bol en verre *, mélanger 1/2 t d’eau tiède + 1 c. à thé de sucre +2 1/2 c. à soupe de levure.

2- Laisser agir une bonne quinzaine de minutes (plus si votre levure est plus vieille)

3- Dans un grand cul-de-poule, mettre les 4 t d’eau tiède + 3 c. à soupe de sucre + 3/4 c. soupe de sel + 3 c. à soupe de graisse fondue.

4- Bien mélanger.

5- Ajouter notre mélange de levure activée et mélanger délicatement.

6- Tamiser la farine.

7- Incorporer la farine 1 t. à la fois. ( Il est possible que la quantité de farine soit trop grande, donc allez-y doucement)

8- Quand la pâte veut former une boule, allez vous laver les mains et séchez-les. Enfarinez vos mains et jetez le reste de la farine sur le comptoir.

9- Faites tomber la boule de pâte dans la farine sur le comptoir et finissez le pétrissage à l’ancienne. Arrêtez tout quand votre pâte est élastique et ferme. Elle ne doit pas craquer mais ne doit pas s’affaisser non plus.

10- Nettoyez le cul-de-poule.

11- Huilez ou graissez le cul-de-poule et déposez-y votre pâte pour la première levée.

12- Couvrez d’un linge propre et humide. Rangez dans un endroit chaud sans courants d’air. ** Plus c’est chaud, plus c’est rapide, mais n’excédez pas 35 degrés. la température de levée idéale se situe entre 24 et 30 degrés Celsius.

13- Levée = 20 à 30 minutes.

14- Pendant ce temps, on graisse et on enfarine les moules.

15- Repétrissage et on façonne les pains selon la forme voulue.

16- Mettre dans les moules et huiler ou graisser la surface des pains et les enfariner.

17- Couvrir et faire une deuxième levée jusqu’à ce que les pains aient atteint le double de leur grosseur. Environ 45 minutes, dans un endroit chaud et humide.

18- Une fois le pain doublé, on le cuit à 350 degrés, jusqu’à ce qu’il soit bien doré. Environ 30 minutes. le temps de cuisson dépend aussi de la grosseur de vos pains et du type de moules utilisés. Vous n’êtes pas obligés de préchauffer votre four, surtout si vos pains y étaient installés pour la levée.

Par contre, c’est souhaitable.

19- Une fois cuits, démoulez les pains pendant qu’ils sont chauds. Si vous ne le faîtes pas, il se fera de la condensation dans le fond des moules et le pain sera mouillé, en plus de coller au moule. On ne veut pas ça!

20- Recouvrez d’un linge sec le temps qu’ils refroidissent.

*Le verre est un matériel qui conserve bien la chaleur, c’est la raison pour laquelle je le recommande.

**Un four avec la lumière allumée et un bol d’eau chaude est un milieu idéal pour la levée d’un pain.

Pour ce qui est des conseils et astuces pour réussir son pain à tout coup, Marie-Eve a créé un document à cet effet. Il est ici, sous le nom Pain astuce, méthode, recette fb.pdf.  Je vous invite à y jeter un coup d’oeil.

Encore une fois, je vous souhaite de vous amuser, de développer le goût et l’habitude de faire votre propre main maison, et surtout de vous régaler! Bon appétit! 🙂

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